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Page:Eberhardt - Dans l’ombre chaude de l’Islam, 1921.djvu/229

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En effet, je ne pouvais pas savoir si je me trouvais au-dessus ou au-dessous de la route, c’est-à-dire si j’avais passé au nord ou au sud du camp. Je risquais donc de m’égarer définitivement. Cependant, je me décidai à prendre résolument la direction du nord, la moins dangereuse dans tous les cas.

Mais, là encore, je n’aboutis à rien, après avoir marché pendant une heure ; alors, je redescendis vers le sud.

Il était trois heures après midi, déjà, et ma mésaventure ne m’amusait plus : je n’avais qu’un pain arabe dans le capuchon de mon burnous et une bouteille de café froid. Je commençais à me demander ce que j’allais devenir, si je ne retrouvais pas mon chemin avant la nuit.

Laissant mon « Souf » dans une vallée, je grimpai sur la dune la plus élevée de la région ; autour de moi, de tous côtés, je ne vis que la houle grise des monticules de sable, et je ne parvenais pas à comprendre comment j’avais pu, en si peu de temps, m’égarer à ce point.

Enfin, ne voulant plus continuer à errer sans but, craignant d’être prise par la nuit dans un endroit stérile où mon cheval, déjà privé d’eau, ne trouverait même pas d’herbe, je me mis à la recherche d’une vallée commode pour passer la nuit.

— Demain, dès l’aube, je me mettrai en route vers