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qu’Isabelle Eberhardt, avec l’équipe du général Lyautey, ait commencé à connaître et a pénétrer le Maroc par l’Algérie et qu’une éducation politique particulièrement difficile ait débuté par le contact avec les tribus les plus rudes. Bien instruite des nécessités, elle professait dès ce moment, avec toute une pléiade, les idées qui pouvaient être les plus utiles à l’avènement de notre protectorat et à son développement méthodique, et je veux inscrire ici en toute justice et sympathie, à côté de son nom, celui du regretté colonel Berriau, qui devait devenir chef du bureau politique au Maroc et qui n’était alors que chef de poste à Beni-Ounif. Les conseils qu’elle accepta de cet intelligent officier, fidèle interprète du général Lyautey, ne devaient pas être sans portée. On peut donc dire que, sans avoir débarqué à Casablanca, elle fut au début de la conquête, car le Maroc ne serait pas devenu ce qu’il est sans l’école d’Aïn-Sefra. Et c’est justement à Aïn-Sefra qu’elle repose, comme pour consacrer l’importance de cette pauvre petite ville dans l’histoire de l’Afrique du Nord.


Notées sur une assise plus modeste et sans autre horizon que la succession des misères quotidiennes, les études terriennes Isabelle Eberhardt, écrites à Ténès, ont cependant beaucoup de caractère et se recommandent