de grande valeur ; car en sa qualité de bon architecte et de bon musicien il trouve toujours des objets intéressants à juger. À son entrée dans une ville, tous les édifices lui parlent, et lui disent leurs mérites et leurs défauts. Les sociétés chantantes l’attirent bien vite chez elles, et elles montrent au maître leurs qualités et leurs faiblesses. Si un sténographe avait écrit ses conversations musicales avec ses élèves, nous aurions un livre unique ; car sur ces matières Zelter a du génie, il est grand, et toujours il sait frapper le clou sur la tête[1]. »
Mercredi, 5 juillet 1827.
Le directeur général des bâtiments Coudray nous a tracé le dessin de la balustrade en fer qu’il est en train de faire disposer à Osmannstedt[2] autour du tombeau de Wieland. Goethe me dit après son départ : « À moi qui vis dans les siècles, entendre parler de statues et de monuments me fait toujours un effet étrange. Je ne peux penser à une statue élevée en l’honneur d’un grand homme sans que mon esprit la voie déjà renversée et brisée par des soldats qui doivent un jour venir. Je vois déjà briller sous les pieds des chevaux la balustrade de Coudray transformée en fers ; j’ai d’ailleurs déjà vu de mon vivant chose pareille à Francfort. — Et puis le tombeau de Wieland est placé beaucoup trop près de l’Ilm ; la rivière, qui fait là un coude très-prononcé, n’a qu’à