Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t2, trad. Délerot.djvu/118

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où cette hauteur a bien plus de dix pouces. » — « Ce sont de petits bouts insignifiants, et puis souvent, près des villages on laisse à dessein de pareilles montées pour ne pas supprimer le petit revenu des chevaux de renfort. » — Nous nous mîmes à rire de cette honnête friponnerie. — « Et, d’ailleurs, ce n’est qu’une bagatelle ; les voitures ordinaires franchissent facilement ces passages et les voitures de roulage sont habituées à ces petites tribulations. Et puis, comme les chevaux de renfort se prennent d’habitude chez les aubergistes, les routiers ont là une occasion de boire un coup, et ils ne remercieraient pas celui qui leur ôterait ce plaisir. »

« — Mais, dit Goethe, dans les plaines tout à fait unies, ne serait-il pas bon de faire légèrement monter et descendre le terrain ; cela ne gênerait pas la marche des voitures, et les eaux pluviales pouvant s’écouler, les routes seraient toujours sèches. » — « Cela pourrait se faire, dit Coudray, et serait vraisemblablement très-utile. »

Coudray lut alors un projet d’instruction rédigé pour un jeune architecte que l’on veut envoyer à Paris pour compléter son éducation. Goethe la trouva bonne ; c’est lui qui avait demandé le secours au ministère. — À son retour, on avait l’intention d’installer ce jeune homme comme professeur à une école industrielle et de lui ouvrir ainsi un cercle d’activité convenable. — Je bénissais en silence tous ces excellents projets.

Nous examinâmes ensuite les plans de Schinkel[1] pour les charpentiers, plans excellents et qui serviront à la nouvelle école. — En parlant de la solidité des bâtiments et en particulier des bâtiments des jésuites, Goethe a dit :

  1. Le célèbre architecte de Berlin ; mort en 1841.