Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/124

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la conscience, s’ils le peuvent !… Allons, il faut rassembler son courage. Je vous ai promis que vous n’auriez point de scène : je veux tenir ma parole. — C’est cependant un grand soulagement pour moi, que de verser mes chagrins dans le sein d’une personne qui a un cœur. — Henriette Freke n’en a pas. — Mais je ne vous ai pas encore dit comment elle se conduisit avec moi.

Vous savez que c’est elle qui m’a conduite, ou plutôt qui m’a plongée dans l’abyme avec Lawless ; — jamais je ne le lui ai reproché ; c’est elle — qui est cause de mon duel avec mistriss Luttridge, — jamais je ne le lui ai reproché ; — elle m’a été bonheur, repos, santé, — la vie, — elle le sait ; — cependant elle m’oublie, me trahit, m’abandonne à la mort. — Ah ! je ne puis penser à elle sans indignation. —

Comment donc ai-je pu me laisser persuader pendant dix ans que la plus