Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/141

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Vous voudriez donc qu’elle la prît pour une chose sérieuse ? lui demanda lady Delacour en souriant : ah ! je ne savais pas encore cela.

Mais, mylady, vous êtes bien prompte à interpréter une plaisanterie ! À vous entendre, je vous prierais de faire à miss Portman une vraie déclaration d’amour ; et, pour suivre cette romanesque interprétation d’une simple politesse, ne faudrait-il pas que je me misse sur les rangs pour obtenir la main d’une jeune femme à qui je trouve seulement de la dignité dans l’esprit, et de la candeur dans le caractère ? — Au reste, je m’en rapporte absolument à votre discrétion.

Mais, reprit lady Delacour, vous avez peut-être aussi trop de confiance en ma discrétion, en me chargeant de la commission si délicate de dire à une jeune personne qui m’est confiée, qu’un jeune homme qui a fait profession d’être un de mes admirateurs est amoureux d’elle,