Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/16

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ment établi une demi-douzaine de nièces, et de les avoir mariées à des personnes dont la fortune était bien supérieure à la leur. Il ne lui en restait qu’une ; c’était Bélinde Portman. Bélinde était belle, pleine de graces, d’esprit, et accomplie sous tous les rapports. Sa tante avait employé tous ses moyens pour lui persuader que la plus sérieuse occupation d’une jeune personne était de plaire dans la société, et que tous ses charmes, toutes ses perfections, ne devaient absolument servir qu’à un seul objet, son établissement dans le monde.

Mistriss Stanhope ne trouva pas dans Bélinde une élève aussi docile que dans ses autres nièces, parce qu’elle avait reçu sa première éducation à la campagne, et qu’elle y avait pris le goût d’une vie modeste et retirée. La lecture était une de ses plus douces occupations. Elle semblait ne vouloir prendre pour guide dans le monde que la prudence et la vertu :