Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/193

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sur tout ce qui la frappait, et trouvait un plaisir infini à s’instruire, par ses observations, sur l’esprit et la tournure des personnes que recevait lady Delacour. Elle put juger de la sincère amitié du docteur, non seulement par celle qu’il lui témoignait, mais sur-tout par sa manière d’être envers les autres.

Un soir, dans une société choisie, chez lady Delacour, un gentilhomme espagnol attirait l’attention de la société en racontant des anecdotes sur la passion que montraient quelques-uns de ses compatriotes pour le jeu d’échecs. Il cita plusieurs familles où des parties n’ayant pas été terminées, et ayant survécu aux joueurs, étaient continuées par leurs fils, et où la victoire restait douteuse pendant une centaine d’années.

M. Hervey observa que le gain d’une bataille était alors si commun pour les Espagnols, qu’une victoire aux échecs semblait devoir être plus éclatante, et