Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/200

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sion ; qu’il n’attache qu’à de petits succès un esprit qui serait si propre aux grandes choses ! Devrait-il employer ses moyens à acquérir une frivole supériorité, quand ces mêmes efforts, dirigés vers un but plus élevé, lui donneraient la place la plus distinguée parmi les premiers hommes de son pays ? Doit-il rester dans l’inaction, celui qui, par ses talens naturels et acquis, peut se faire une si brillante réputation ? celui qui, ambitionnant un prix plus noble, plus désintéressé, plus grand encore que la gloire, peut être si utile, et concourir si efficacement au bonheur de son pays ? Se choisira-t-il un salon pour théâtre, se contentera-t-il des frivoles succès qu’il y obtiendra, l’homme qui, sur la scène du monde, s’attirerait les regards et mériterait l’admiration de tous ses semblables ?

Enfin, celui qui peut être si grand en public, si heureux dans sa vie privée, peut-il perdre ainsi les plus belles années de sa vie ?