Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vos conseils. Je hais tout mystère ; mais j’ai promis à lady Delacour de garder son secret. La nuit dernière, pour tenir ma parole, je me suis livrée moi-même aux soupçons.

Elle raconta alors la scène qu’elle avait eue avec lord Delacour.

M. Hervey, continua Bélinde, a paru extrêmement surpris ; je serais désolée qu’à ses yeux ma réputation fût ternie, et je ne puis cependant lui donner d’explication sans trahir mon amie.

Est-il possible, s’écria le docteur, qu’une femme, par amour-propre, puisse exposer la réputation de son amie ? Ne parlez pas si haut, repartit Bélinde, prenez garde de l’éveiller ; la malheureuse lady Delacour doit plutôt exciter votre pitié que votre indignation : je vais vous conduire dans le boudoir mystérieux ; vous verrez, dit-elle en ouvrant la porte, que je n’ai rien à craindre.

Je n’ai pas besoin de preuve, répon-