Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/322

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son épouse. Elle dirigeait déjà complétement les volontés de lord Delacour.

Quant à ma fille, se dit-elle en continuant ses suppositions et ses raisonnemens, l’intérêt de Bélinde à se conduire de la sorte est bien évident. Elle aspire à devenir la belle-mère d’Hélène ; elle gagne l’affection de l’enfant, et veut montrer à mon mari qu’elle aura toute la tendresse d’une mère quand elle sera appelée à diriger son éducation. — Elle n’a pas la moindre coquetterie avec les jeunes gens qui viennent chez moi ; cela doit être ; mais c’est de l’artifice, cela n’est pas du tout naturel. — Qu’est-ce que c’est, par exemple, que cette conduite réservée et hautaine avec un homme tel que Clarence Hervey ? — et ce refus de sir Philip ? Une fille qui n’a rien, refuser un homme de cent mille livres de rente, uniquement parce qu’il est un sot ! cela aurait-il le sens commun ? — Ah ! miss Portman, vous êtes une digne nièce de