Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/342

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portrait : Non ! il ne l’abandonnera pas ; et, s’il le faisait, il serait indigne de moi. Il l’épousera, je dois l’oublier. Elle s’éloignait brusquement du tableau lorsqu’elle vit Clarence Hervey à côté d’elle.

Que pensez-vous de ce tableau ? demanda lady Delacour ; n’est-il pas charmant ? Nous en sommes enchantées ; mais vous n’en paraissez pas frappé comme nous l’avons été en le voyant.

C’est, répondit gaiement Clarence, que ce n’est pas la première fois que je le vois ; je l’ai admiré hier, et je l’admire aujourd’hui.

Et vous êtes, je le vois, ennuyé de l’admirer. Eh bien ! nous ne vous forcerons point au ravissement. Vous voyez, miss Portman, qu’un homme peut se lasser de la plus belle figure du monde, ou au moins de la plus belle peinture ; mais il y a réellement tant de douceur, d’innocence, et une si tendre mélancolie