Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/38

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qu’elle avait commise en nommant dans sa lettre les personnes par leur nom. Elle lui recommandait d’être plus discrète à l’avenir lorsqu’elle voudrait écrire, et de ne plus confier ses secrets à la poste. Elle lui assurait que sa réputation ne courrait aucun danger, et elle ajoutait qu’elle espérait que jamais sa nièce ne deviendrait une prude.

Les hommes, disait-elle, craignent et méprisent plus une prude qu’une coquette même. Rassurez-vous, ma chère Bélinde ; la personne auprès de laquelle j’ai su vous placer est ce qu’une jeune personne peut trouver de mieux pour entrer dans le monde. Si vous êtes témoin de quelques petites altercations dans l’intérieur de la maison, il ne faut point y faire attention, et il faut encore moins répéter par lettres ce qu’on voit et ce qu’on entend. — Quant à vos principes, ayez un peu plus de confiance en vous, ma chère amie, et n’allez pas vous faire l’injure de croire que vos