Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une actrice, elle paraissait dans le monde avec un caractère totalement étranger au sien. Le marteau de la porte, en annonçant l’arrivée de la compagnie, était le signal qui opérait chaque jour sa métamorphose. À cette sorte de nécessité, ses plus violentes passions se soumettaient avec une célérité magique. Elle soigna sa toilette, remit du rouge, et elle était dans son salon, au milieu de la plus brillante assemblée, lorsque Bélinde y arriva. Bélinde la regarda avec beaucoup d’étonnement, mais encore plus de pitié.

Miss Portman, dit lady Delacour, en la regardant négligemment, où achetez-vous votre rouge ? Si lady Singleton avait la pierre philosophale, elle vous la donnerait pour avoir votre rouge. À propos, avez-vous lu Saint-Léon ?

Elle allait continuer cette conversation, lorsqu’un domestique venant avertir que la voiture de lady Anne Per-