Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/419

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l’étrange discours de mistriss Freke : elle la regarda d’un œil étonné ; mais lorsqu’elle se vit entraînée violemment vers la porte, elle se retira avec une douce fermeté, qui étonna également mistriss Freke. Elle lui dit, en souriant, qu’elle était fâchée que l’esprit chevaleresque de mistriss Freke n’eût pas choisi une meilleure cause que la sienne ; mais qu’elle n’était ni prisonnière, ni malheureuse.

Et vous me feriez perdre mon pari ! s’écria mistriss Freke. Il faut que vous veniez au bal. Je vois que vous êtes effrayée d’affliger vos bonnes gens : je me charge d’obtenir votre congé ; je suis accoutumée à venir au secours des poltrons. Je vous prie, dites-moi, que s’est-il passé entre vous et lady Delacour ? — Je suis ravie… C’est comme mon histoire avec elle. J’ai d’abord eu sur son esprit l’empire que les esprits forts ont sur les faibles ; mais je l’ai quittée : je ne puis souf-