Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/42

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la mienne, lisez-la si vous le voulez ; mais laissez celle de ma tante. Et elle se jeta à ses genoux.

Vous me priez ! vous me suppliez ! vous me conjurez ! Quelle simplicité ! vous connaissez bien peu la force de la curiosité.

En disant ces mots, lady Delacour ouvrit la lettre de mistriss Stanhope, la lut d’un bout à l’autre, la replia froidement quand elle eut fini.

Vous aviez raison de m’assurer que ce n’étaient point des lettres d’amour, dit-elle en laissant tomber les papiers. Je vous jure que je ne vous les ai arrachées que par étourderie ; je vous en demande pardon ; tout ce que je puis faire à présent, c’est de ne pas lire le reste.

Non, je vous prie et je vous conjure, dit Bélinde, de lire la mienne.

Lorsque lady Delacour eut fini, sa contenance changea tout-à-coup.

Quel trésor, dit-elle en embrassant