Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/444

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le témoin aurait suffi pour la détruire. Mais je vous avoue que ce même bonheur dont je jouis, puisque vous le possédez, me rend bien plus difficile encore sur le choix de la personne à laquelle je dois confier le mien. Il n’est rien que je ne sois capable de sacrifier à ceux à qui j’ai de si grandes obligations ; mais le bonheur de ma vie dépend du choix.

Lady Anne l’assura qu’elle était loin de vouloir influencer même son opinion sur un objet aussi important. Vous voyez bien, ajouta-t-elle, d’après cette conversation, que M. Vincent m’a parlé de ce qu’il vous a dit hier. Je suis son amie ; mais je n’oublierai pas que vous êtes la mienne. Nous sommes loin de desirer que vous formiez une union qui pût vous rendre malheureuse : que l’aveu de M. Vincent soit un secret : lorsque vous le connaîtrez davantage, vous pourrez alors décisivement lui ôter tout espoir ou le payer de retour.