Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/78

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quable dans mon histoire, car il n’y a point d’amour ; en revanche, il y a de la haine tant qu’on en veut.

J’étais une riche héritière, j’avais, je crois, cent mille livres sterling, et au moins autant de caprices. J’étais jolie, et j’avais de l’esprit ; on me trouvait agréable, et j’avais des succès.

Vous pouvez aisément croire que je ne manquais pas d’adorateurs ; je ne reçus pas moins de seize propositions en forme. Je suis sûre que vous dites en vous-même, c’était bien la peine d’avoir tant de choix à faire pour prendre lord Delacour. — Ma chère amie, vous autres qui n’avez jamais été dans ce cas-là, vous vous imaginez que c’est la chose du monde la plus aisée que de se décider pour un mari entre plusieurs prétendans. Tenez, rappelez-vous comment vous êtes embarrassée, quand il s’agit seulement de choisir une étoffe chez le marchand ; il vous montre une pièce