Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/82

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lui les cheveux à son maître. Il devint furieux, et, tout en coiffant mylord, il lui raconta que l’on disait dans le monde que mylady le menait. Mon mari prit feu ; et je fus tout étonnée qu’ensuite, lorsque je voulus lui faire faire quelque chose de raisonnable, il me répondît brusquement :

Je ne suis pas homme à me laisser mener par ma femme, entendez-vous ?

Et de ce moment-là, tout ceux qui savait lire sur une physionomie lisent sur la sienne : Je ne suis pas homme à me laisser mener par ma femme. Je ris ; mais je vous assure que cela n’est pourtant pas plaisant, et je vous souhaite, ma chère amie, de ne pas avoir pour mari un sot opiniâtre : c’est tout ce qu’il y a de pis. J’entrepris de le corriger : pour y réussir, j’eus recours au poison de la jalousie.

Il y avait quelque temps que je méditais mon projet, lorsqu’il se présenta