Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/84

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Le mot abandonner était si plaisant, que j’eus toutes les peines du monde à ne pas lui rire au nez. Je lui répondis qu’aussi long-temps qu’il m’avait traitée avec les égards convenables, je n’avais jamais eu l’idée de rien faire qui pût lui être désagréable ; mais que je n’étais pas femme à me laisser mettre des menottes. Alors il se répandit en excuses, et me promit de conserver avec moi tous les égards que je méritais.

Je profitai de l’ascendant que j’avais pris, et je ne me gênai en rien. Toutes les fois qu’il voulait me dire quelque chose, je me récriais sur le manque d’égards, et je lui faisais craindre l’événement qu’il redoutait le plus.

Cependant, je faisais une dépense enragée, et mylord n’en faisait pas moins de son côté. Un jour il vint à réfléchir que, si nous dépensions vingt mille livres sterling par an, avec un revenu de dix mille livres sterling, nous finirions par être rui-