Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/88

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Vous comprenez quelle supériorité les torts de lord Delacour me donnèrent dans nos discussions. Les querelles d’amour amènent des raccommodemens ; dans les querelles d’argent, il n’y a point de fin, et l’on se hait toujours davantage. C’est de ces discussions d’intérêt que date ma haine pour mylord : auparavant je le méprisais tout simplement.

Vous ne pouvez pas vous faire une idée de la bassesse de sentiment et de conduite qu’amènent les extravagances d’argent. J’ai vu mon mari dire des mensonges, inventer des excuses, tergiverser avec gens de rien, à l’occasion de quelques guinées. Je ne peux pas y penser sans honte. Enfin je résolus de faire bonne contenance, et de ne pas laisser prendre d’empire sur moi par mes parens, qui me reprochaient de m’être ruinée. Je leur répondis que ce n’était pas leurs affaires, et que je ne leur de-