Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/99

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Je mis la tête à la portière, et je m’apperçus que nous étions hors des barrières de Londres. Je voulus tirer le cordon du cocher ; mais Henriette s’en était emparée, et me dit avec de nouveaux éclats de rire :

Laissez-le faire, il nous mène bien, je lui ai parlé : n’allez-vous pas avoir peur que nous ne vous enlevions ?

Pour ne pas paraître ridicule, je me mis à rire avec eux. —

Devinez où nous allons, reprit Henriette.

Je devinais, je devinais, et toujours on me disait non, en riant plus fort ; mon inquiétude, qui commençait à percer en dépit de moi, les divertissait, je crois, extrêmement. Enfin, le carrosse s’arrêta tout au bout de Sloanestreet ; il faisait fort obscur, le flambeau de mon laquais était éteint : tout ce que je pus discerner, c’est que nous étions devant une maison isolée, et de petite apparence ; la porte