Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

par une raison que vous trouverez très-bonne, j’en suis sûre : croyez que ce n’est pas par caprice.

Le docteur parut mécontent.

— Je vais vous expliquer ma raison, dit-elle, et vous ne me blâmerez pas. J’ai la conviction intime que je mourrai ce soir. Subir une opération douloureuse aujourd’hui, ce serait sacrifier sans but les derniers momens de mon existence. Si je suis vivante demain matin, vous ferez de moi ce que vous voudrez ; mais j’en doute.

Le docteur la regarda d’un air d’étonnement et de compassion. Elle avait le pouls extrêmement élevé ; et il pensa que ce qu’il y avait de mieux à faire était de ne la point quitter jusqu’au lendemain matin. Il obtint du chirurgien qu’il resterait ; et Bélinde se joignit à eux pour distraire lady Delacour pendant le reste de la journée.

Elle avait assez de pénétration pour