Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/110

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froide, ma prophétie s’accomplit, je vais mourir.

Le chirurgien m’a assuré, dit Bélinde, que vous n’étiez pas du tout en danger ; c’est un simple évanouissement : ne vous laissez point effrayer par votre imagination.

— Ce n’est point une erreur de mon imagination ; j’ai toute ma raison : je le sens, et pourtant, quand je vous dirai la vérité, vous allez vous moquer de moi.

Me moquer de vous ! dit Bélinde ; comment imaginez-vous que je puisse faire de vos maux un sujet de ridicule ?

Lady Delacour, entraînée par l’accent pénétré de Bélinde, lui avoua, quoiqu’avec répugnance, que son émotion venait d’une apparition qu’elle avait vue.

Une apparition ! s’écria Bélinde.

— Trois fois elle s’est renouvelée à la même heure. La nuit dernière encore, et tout-à-l’heure, j’ai vu l’image de ce