Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/164

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anonyme à lady Delacour, quoiqu’il eût craint d’abord l’effet qu’elle pourrait produire sur la sensibilité de mylady.

En voyant la lettre elle s’écria :

— C’est un tour d’Henriette Freke ? Mais comme lady Delacour n’éprouvait plus, depuis long-temps, pour mistriss Freke que le plus parlait mépris, elle ne fit aucune autre remarque sur l’auteur de cette horrible lettre ; mais elle employa aussitôt toute l’énergie de son esprit et tout le feu de son éloquente, pour faire un éloge de son amie : oubliant tout ce qui pouvait la regarder personnellement, elle expliqua, sans hésitation, chaque circonstance qui devait prouver l’innocence et la vertu de Bélinde. Elle raconta les diverses situations embarrassantes dans lesquelles son amie s’était trouvée ; elle fit mention du secret qu’on lui avait confié ; et la générosité avec laquelle, même au hasard de sa propre réputation, elle avait rempli sa promesse,