Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/262

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lacour. Elle avait conservé de moi un souvenir agréable ; elle me reçut avec une distinction marquée, et je devins un des hommes les plus assidus de sa société. Son esprit, ses graces me charmaient ; personne ne me faisait passer le temps plus agréablement dans le monde : elle paraissait flattée de mon assiduité ; elle me montrait le plaisir qu’elle avait à causer avec moi ; et c’est une séduction assez sûre que de voir distinctement qu’on plaît beaucoup. Je n’avais pensé d’abord qu’à m’amuser ; mais, à côté de ses talens brillans, je lui trouvai des qualités qui m’attachèrent.

Je m’apperçus que mon attachement pour Virginie prenait un caractère plus calme. Dans la société de lady Delacour, toutes mes facultés étaient en action ; et je sentais mieux ma propre portée. Quand j’étais auprès de Virginie, les pouvoirs de mon intelligence étaient, pour ainsi dire, passifs, et cette com-