Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/270

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— Il ne faut point vous en défendre, ma chère Virginie ; dans votre position, il est impossible que vous n’aimiez pas M. Hervey.

— Réellement !

— Tout-à-fait impossible ; ainsi, il ne faut pas vous en vouloir pour cela.

— Je ne m’en veux pas non plus ; au contraire, je m’en veux de ne pas l’aimer assez.

— Plus vous me dites cela, plus je suis convaincue de votre affection pour lui ; c’est le plus sûr symptôme de l’amour, que de croire qu’il n’est pas assez fort. Quand on aime bien, il semble qu’on n’aime point assez.

— Je suis tout de même avec M. Hervey.

— C’est tout-à-fait naturel ; et tôt ou tard il pensera de même.

— Tôt ou tard ! et à présent que pense-t-il ?

— Eh, mais… quelle question ! nous