Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/337

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chez mistriss Luttridge ; et, précisément parce qu’il était dominé par une forte passion, il croyait ne pouvoir être jamais sous l’empire d’une autre ; ainsi il persistait à dédaigner la raison. À peine Bélinde eut-elle quitté Oakly-Parck, que l’ennui s’empara de lui : pour se consoler de son absence, il courut au billard ; une émotion quelconque lui était devenue nécessaire ; pour lui, ne pas sentir n’était plus vivre ; bientôt l’anxiété, l’espérance, la crainte, les perpétuelles vicissitudes de la vie d’un joueur, lui parurent aussi agréables que celles d’un amant. Mistriss Luttridge crut qu’il avait oublié Bélinde, et espéra encore pouvoir lui faire épouser sa nièce Annabella. Comme M. Vincent ne pouvait pas souffrir mistriss Freke, toujours de concert avec mistriss Luttridge, celle-ci la pria d’éloigner ses visites. Le départ d’Henriette d’Harrow-Gate fit croire M. Vincent à leur brouillerie ; elles étaient liguées secrètement entr’elles