Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/342

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réfléchissant à la violence de sa passion pour Bélinde, que la lettre anonyme n’avait fait qu’augmenter. Il fut donc résolu que M. Vincent serait sa victime ; et, dans peu de soirées consacrées au creps, il ne perdit pas seulement mille livres sterlings, mais dix mille ; elle parut peinée de son bonheur, et l’assura que si elle continuait à jouer avec lui, c’était dans l’espoir que sa persévérance lui rendrait enfin la fortune favorable.

L’horreur de sa situation à cette ruine imprévue, le souvenir de M. Percival, celui de Bélinde, le plongèrent dans de profondes réflexions ; il quitta le jeu, jurant qu’il ne hasarderait plus une guinée. Mais il lui en restait encore ; et son ennemie voulait que sa perte fût complète. Elle vint à bout de lui persuader de tenter encore la fortune ; pour lui rendre le courage, elle lui permit alors de regagner une légère partie de son argent. Il se crut sauvé ; il se réjouit à