Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

toutes ses bonnes résolutions étaient plutôt l’effet de son premier mouvement que celui de ses principes, la crainte de perdre par sa sincérité le cœur de sa maîtresse lui fit oublier ce qu’il se devait à lui-même ; et il s’abandonna bassement à la dissimulation. Pour rassurer sa conscience, il pensa qu’ayant juré de ne plus jouer, il alarmerait sans nécessité Bélinde en lui parlant de son imprudence. Sa générosité fut d’abord révoltée de cacher tout ce qu’il devait à Clarence ; mais la jalousie vint combattre ce bon mouvement : cependant ce ne fut qu’avec un extrême embarras qu’il resta seul avec Bélinde ; les bontés qu’elle lui témoignait étaient pour lui autant de reproches amers ; il gardait un silence pénible.

Si j’étais d’un caractère jaloux, lui dit Bélinde, je vous reprocherais de penser à la belle Annabella.

Vous vous trompez, s’écria M. Vin-