Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/362

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à votre amie, avec votre sincérité ordinaire.

— De la sincérité ! ô Bélinde ! mais si elle me devient fatale, si elle me coûte le bonheur de la vie, si elle me prive de votre amour ? Il est vrai ; j’ai quelque chose à tous confier.

Bélinde le regardant avec terreur : Est-ce un malheur ou un crime ? demanda-t-elle.

Ce n’est pas un crime, répondit Vincent.

Alors, dit Bélinde, pourquoi avoir l’injustice de craindre qu’un malheur influe sur mon sentiment ?

Vous êtes un ange ! s’écria Vincent. Avant-hier je fus privé, par la fraude et la perfidie d’une personne, de presque toute ma fortune ; jugez de mon malheur !…

Je ne suis pas assez romanesque pour croire, lui dit Bélinde, qu’on puisse être heureux en étant sans fortune ; mais sans