Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/45

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une femme qui s’est déshonorée, et qui a déshonoré son mari, sa famille.

Sa voix s’éteignit ; il s’appuya sur sa chaise.

— Comment, mylady, avez-vous la barbarie de badiner avec son bonheur ?

Je ne plaisante point, miss, dit lady Delacour ; je suis contente, mylord, il est temps que vous soyez satisfait : je puis et je veux vous prouver, de la manière la plus sûre, que, malgré la légéreté apparente de ma conduite, je n’ai jamais manqué à ce que je dois à votre honneur et au mien. Mais je vous avertis que cette preuve vous dégoûtera, — vous fera frémir. — Si vous avez le courage d’en savoir davantage, — suivez-moi.

Il la suivit. — Bélinde entendit ouvrir et refermer la porte du boudoir. — Quelques minutes après, ils revinrent. — Le chagrin, l’horreur et la pitié étaient peints sur le visage de lord