Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/48

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dire à Bélinde que lady Delacour paraissait disposée à dormir, et qu’elle desirait avoir ses livres près de son lit. Mariette chercha parmi plusieurs livres qui étaient sur la table celui que sa maîtresse lui avait demandé. Bélinde les regarda, et vit avec étonnement que c’étaient des livres de piété. Lady Delacour avait marqué plusieurs passages avec son crayon. C’étaient des raisonnemens pour prouver la nécessité de la religion. Miss Portman avait raison d’être étonnée de trouver de tels ouvrages dans le cabinet de toilette d’une femme comme lady Delacour.

Pendant la solitude à laquelle la condamnait sa maladie elle avait commencé à penser sérieusement à une autre vie. Son jugement, affaibli par la douleur, et jamais soumis à sa raison, était incapable de la guider entre la vérité et l’erreur. Son ame, naturellement enthousiaste, la portait toujours aux excès :