Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/12

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— Viens donc en haut avec nous, » dit M. Somerville.

Le petit garçon se mit à gravir en sautant les escaliers. Il courait d’une chambre à l’autre en poussant des exclamations de joie et d’étonnement.

Enfin, comme il examinait un des greniers, il entendit un frémissement au-dessus de sa tête. La peur le saisit et il fit un bond en arrière. Puis, levant les yeux au plancher, il aperçut un pigeon blanc qui voltigeait tout autour de la pièce. L’oiseau, tout effaré à la vue de l’enfant, cherchait à s’enfuir, et réussit à s’envoler par la porte de l’escalier.

Le charpentier causait avec M. Somerville sur le palier. En apercevant le pigeon blanc, il s’arrêta tout court au beau milieu de son discours et s’écria :

« Voici, pour le coup, monsieur, le coupable qui a cassé les vitres la nuit passée… C’est bien le même pigeon maudit qui a cassé les vitres de l’église dimanche dernier… Mais le voilà parterre ; je vais le prendre et lui couper le cou à l’instant comme il le mérite.

— Arrêtez ! oh ! arrêtez ! ne lui coupez pas le cou ; il ne le mérite pas, s’écria le petit garçon, qui descendit en courant du grenier… C’est moi qui ai cassé vos vitres, monsieur, dit-il à M. Somerville… Je les ai cassés avec cette balle ; mais