Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/146

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Sans perdre de temps la jeune fille se dirigea du côté de l’habitation d’Isabelle, cherchant ainsi à se rapprocher de son frère. Elle ne trouva qu’une seule maison, nouvellement bâtie, appartenant à M. Harvey. Le loyer était de six guinées, et c’était beaucoup trop cher pour Marie, dont les ressources ne lui permettaient pas de mettre plus de trois guinées à son logement. Elle aurait bien cherché à entrer en arrangement avec le propriétaire, mais elle savait d’avance que son homme d’affaires, M. Hopkins, ne voudrait consentir à rien ; elle descendit donc jusqu’au bout du village, espérant toujours trouver un logement à meilleur marché. Ce fut en vain ; il n’y en avait pas. Edmond offrit alors de payer sur ses économies une guinée, et Gilbert demanda qu’on lui permît de s’établir dans une partie de la maison, en promettant de se joindre à eux pour payer le loyer ; mais Marie ne voulut pas imposer cette charge à son frère, ni mettre la bonne disposition de Gilbert à contribution, et refusa leurs offres.

Elle revint tristement au château, et dit à ses sœurs en les voyant :

« Mauvaise nouvelle, Peggy ; mauvaise nouvelle, Nancy.

— Et mauvaise nouvelle pour vous aussi, répondirent les deux sœurs en même temps.

— Qu’est-il donc arrivé ?