Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marie donna l’écu dans l’espoir d’être débarrassée de la mère Tâtonneuse ; mais elle se trompait. La semaine n’était pas écoulée que la vieille revint lui demander de l’argent pour son tabac et pour son eau-de-vie. Puis elle revint tous les jours, et la pauvre Marie, n’y pouvant plus suffire, s’écria :

— Jusqu’à présent, la découverte de ce trésor n’a pas été un grand bonheur pour nous, bien au contraire, et je désirerais de tout mon cœur que nous ne l’eussions jamais trouvé.

Marie, à ce moment, ne se doutait pas des ennuis que lui préparait M. Hopkins. Le mandataire de M. Harvey s’imaginait que la découverte du trésor n’était connue que de lui et des orphelins, et il résolut de se l’approprier entièrement. Il fut vivement surpris quelques semaines après de recevoir une lettre de M. Harvey qui lui demandait des renseignements à ce sujet. M. Hopkins répondit que le trésor n’avait aucune valeur, que les pièces n’étaient point des médailles historiques, qu’elles n’appartenaient pas plus au règne d’Henri VII qu’à tout autre, et que, pour le métal, ce n’était ni de l’or ni de l’argent. Enfin le prétendu trésor n’était qu’une bagatelle indigne d’attirer l’attention.

M. Harvey répondit à son tour, en rappelant les circonstances ; les moyens employés pour s’assurer