Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/170

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de l’autre, côté du mur debout appuyé sur sa bêche ; je craignais que tu ne te misses en colère contre moi.

— Quoi ! c’est toi qui as brisé ma cloche ? comment as-tu donc fait ?

— Je jetais de mauvaises herbes et des débris par-dessus la muraille, et par malheur, il en est tombé sur ta cloche. »

Maurice enleva la terre et l’herbe qui étaient tombées sur ces concombres à travers le verre cassé. Il les contempla pendant un instant en silence.

« Ô mes pauvres concombres ! vous allez mourir maintenant. Je verrai bientôt vos belles fleurs jaunes fanées : mais c’en est fait. C’est un malheur irréparable. Ainsi, Arthur, n’en parlons Plus.

— Tu es bien bon, je croyais que tu te serais fâché. Je suis sûr que moi, à ta place, j’eusse été bien en colère en ce moment.

— Pardonner et oublier, comme dit mon père, c’est la meilleure manière d’agir. Tiens, regarde ce que je t’apporte. »

Ici Maurice raconta à Arthur son aventure avec le capitaine ; comment ses graines avaient été jetées à terre ; comment il avait préservé de la destruction le vase de porcelaine, et comment les oignons de tulipe lui avaient été donnés. Il ter-