Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/205

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portait des coquillages étrangers à une dame du voisinage qui faisait une grotte, et qu’elle achèterait probablement aussi les pierres qu’il avait dans son panier : « Allons, mon ami, ajouta-t-il, nous pouvons essayer. »

La dame demeurait près de là. Ils arrivèrent donc bientôt chez elle et la trouvèrent occupée à trier des plumes de différentes couleurs. Ces plumes étaient étalées sur une feuille de carton posée sur une console. Lorsque le matelot voulut montrer les coquillages qu’il apportait, il poussa la feuille de carton et fit tomber toutes les plumes par terre. La dame en parut très-fâchée, et Jean, qui avait observé son mécontentement, s’empressa, pendant qu’elle examinait les coquillages, de ramasser les plumes et de les rassembler, par ordre de couleurs, comme elles étaient au moment où il était entré.

« Où est le petit garçon que vous avez amené avec vous ? Il me semble l’avoir vu tout à l’heure.

— Me voici, madame, répondit Jean, accroupi sous la table et tenant entre les mains le reste des plumes relevées. Il m’a semblé qu’il valait mieux faire ceci que de rester planté là comme un fainéant. »

La dame sourit, et, satisfaite de l’activité et de la simplicité de Jean, elle lui adressa une foule de questions, s’informa d’où il était, ou il demeu-