Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/232

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l’un comme toi, fit-elle en désignant Jean du doigt, et je pense que c’était toi-même, l’autre un peu plus grand et d’une mauvaise figure, car pour celui-là je l’ai vu. J’aurais bien voulu les suivre, mais ils marchaient si vite que cela me fut impossible ; je me contentai alors de les regarder et de voir ce qu’ils allaient faire. Je les vis entrer dans l’enclos de Mme Preston, aller à l’écurie, essayer d’ouvrir la porte, et, comme elle était fermée par une petite corde, ils prirent un couteau et la coupèrent. Vous n’avez pas de couteau, que je vous montre… »

Puis, lorsque le fermier lui eut fait passer le sien, elle ajouta :

« Là, dans le manche du couteau, se trouvait la pièce de monnaie : elle tomba par terre ; mais les deux garçons étaient si occupés qu’ils n’y prirent pas garde ; ils ouvrirent la porte et ne tardèrent pas à s’éloigner. C’est alors que je m’approchai et que je vis avec surprise cette pièce de monnaie que mon mari m’avait donnée et que j’avais conservée pendant longtemps. Me diras-tu à présent, ajouta-t-elle avec colère, comment mon penny d’argent se trouvait dans le manche de ton couteau ?

— Ce n’est pas moi que vous avez vu, répondit Jean ; mais quant à votre penny, je le reconnais ; votre mari me l’a donné, et je ne comprends pas