Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/247

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avec cette corde, ne la trouvant bonne à aucun autre usage ; et, avec sa négligence ordinaire, il l’avait laissée accrochée à l’endroit où il l’avait jetée en entendant sonner la cloche du dîner.

Le pied de la pauvre Patty était horriblement foulé, Henri se repentait vivement de son étourderie, et il se fût peut-être abandonné à ses regrets, si les fils de lady Diana n’étaient venus l’en distraire.

Le soir, Patty ne put pas courir comme d’habitude. Elle resta assise sur le sopha, mais elle dit qu’elle ne songeait pas à son mal, grâce à Benjamin, qui avait la bonté de jouer aux pailles avec elle.

« C’est bien, Benjamin, dit M. Gresham ; il ne faut jamais avoir honte de témoigner de la complaisance à ceux qui sont plus jeunes et plus faibles que nous ; et personne ne te prendra pour un sot parce que tu joues aux pailles afin d’amuser une enfant de six ans. »

Henri n’était pas tout à fait de l’avis de son oncle. Quand il vit le soir, en arrivant, Benjamin jouer avec sa petite cousine, il ne put s’empêcher de sourire dédaigneusement et de lui demander s’il comptait passer la nuit avec ces joujoux. Il s’informa légèrement de Patty et s’empressa de raconter toutes les nouvelles qu’il avait recueillies chez lady Diana. Il espérait se donner ainsi l’air d’un personnage important ;