Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/301

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Frédéric. Des pâtés ! vous voulez dire des boulettes, madame ? Je ne puis les sentir. Je ne conçois pas que vous les ayez mises ainsi sous un couvercle. Au moins j’aurais des cloches de verre, je n’aurais pas besoin de vous demander : « Qu’est-ce que ceci ? Qu’y a-t-il là-dessous ! » Ces questions sont très-fastidieuses, madame Carbuncle. Il serait bien préférable de distinguer d’un coup d’œil tout ce qu’il peut y avoir à dîner.

Marianne. Laissez-moi, docteur, vous servir de cette volaille avant qu’elle soit froide. Je vous en prie, mon ami.

Frédéric. (à part). Encore mon ami. Prends donc garde, Marianne.

Marianne. Mais je t’assure que maintenant il faut dire : « Mon ami, » parce qu’elle a peur. Alors, elle pâlit de minute en minute ; quelquefois même elle pleure avant la fin du dîner, et la société ne sait plus quelle contenance tenir.

— Quelle petite créature pleine de sens, interrompit Mlle Thérèse Tattle ! monsieur Frédéric, vous allez me faire mourir de rire… Continuez cette plaisante comédie.

Frédéric. Eh bien, madame, puisqu’il faut enfin que je mange quelque chose, servez-moi de cette volaille. Une cuisse et une aile, la carcasse et un morceau de l’estomac, avec de la sauce aux huî-