Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/82

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« Parlez, dit-elle, je veux savoir ce qui se passe chez moi, et rendre justice à tous ceux qui la méritent. »

Notre garçon raconta alors qu’il allait porter ce pâté froid à son cousin ; que sa tante, la cuisinière, l’avait chargé de faire cette commission et qu’il n’avait pas osé refuser.

La cuisinière appelée rejeta cette accusation avec la même violence qu’elle avait mise à repousser déjà celle que Franklin avait portée contre elle à propos du filet de bœuf. Mais elle n’obtint pas le même succès. Cependant Félix, voyant qu’il allait être mis à la porte et qu’il ne pourrait pas facilement trouver une place aussi agréable, n’hésita pas à confondre sa tante ; il représenta à sa maîtresse le papier plié que le chien avait tiré de sa poche en même temps que le pâté, et il fut dès lors facile à Mme Churchill de connaître la vérité. La cuisinière priait cousin d’accepter ce pâté froid, et de lui envoyer par le porteur une bouteille de vin de Cherry.

La cuisinière fut chassée aussitôt. Mme Churchill voulait aussi mettre Félix à la porte ; mais, touchée de ses larmes et de son repentir, elle consentit à ce qu’il termina son mois, en l’engageant fortement à changer de conduite.

Quant à Mlle Pamfret, qui s’aperçut combien elle avait été trompée à l’égard de Franklin, elle