Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/99

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n’oublierai jamais. Et puis, Franklin est si modeste quand il parle à M. Spencer, ou quand celui-ci lui adresse quelques questions.

— Savez-vous si mon frère lui a donné quelque récompense ?

— Non, madame, et je sais bien quelle est la meilleure récompense qu’on pourrait lui donner.

— J’entends, j’entends. Eh bien ! faites mettre de côté la moitié de mon argenterie ; qu’on la vende et qu’on place en son nom l’argent qu’on en tirera, pour lui assurer plus tard une petite fortune.

— Oh ! madame, je savais bien que vous étiez bonne !

— Tenez, prenez ces billets de spectacle, je désire que vous y alliez avec lui.

— Je vous remercie, madame, ce sera pour moi un grand plaisir d’accompagner un si honnête garçon. »

Depuis ce moment, Mlle Pamfret ne cessa d’avoir pour Franklin une amitié sans bornes ; elle comprit que les enfants ne sauraient être responsables des fautes de leurs parents, et elle ne repoussa jamais ceux que la Société philanthropique, avec un louable zèle cherchait à arracher, par une bonne éducation, aux vices que des exemples pernicieux auraient pu faire naître. Elle prit alors pour maxime ce que la sagesse de tous les temps