savez, lady Anne, que les cœurs ne peuvent être conquis que par de beaux yeux ; car assurément vous ne me conseilleriez pas de faire grand cas de cœurs achetés : c’est une pauvre chose, et qui ne dure guère à l’usé. Tournez-les en tout sens, et vous n’en ferez jamais rien de bon.
« Vous en avez donc fait l’épreuve, » dit lady Catherine.
— « À mes dépens. J’ai pensé y être attrapée cinq ou six fois ; car on me les apporte par douzaines, et ils sont si bien parés pour la vente, et les gens vous jurent si affirmativement que c’est du véritable amour, et cela y ressemble si fort ; et si vous consentez à les examiner, on fait tant et tant de sermens, et en termes si séduisans : par tout ce qu’il y a de plus aimable ! par toutes mes espérances de bonheur ! par tous vos charmes ! que vous finissez par avoir