Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/52

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sur la table, et fixa ses regards sur miss Nugent. Plusieurs années auparavant il avait vu sa cousine ; la veille au soir elle lui avait paru belle, agréable, gracieuse ; mais maintenant il vit en elle une autre personne, ou du moins il la vit sous un nouveau jour ; il remarqua tout ce qu’il y avait de spirituel, d’animé, d’éloquent dans sa physionomie ; l’innocent artifice avec lequel, tantôt sérieuse, tantôt plaisantant, elle déjouait M. Soho, et rendait si saillant le ridicule de son ton et de ses manières, qu’il finit par frapper lady Clonbrony elle-même. Il observa aussi l’inquiétude qu’elle éprouvait que celle-ci ne se montrât aussi ridicule. Il fut touché du respect et de la douceur de son ton persuasif envers sa mère ; du soin qu’elle avait de ne point avoir l’air de compter sur son ascendant ; du bon sens, du goût délicat qu’elle faisait voir, en évitant toute apparence de supério-