Page:Edgeworth - L Absent tome 2.djvu/115

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secoue jusqu’à le tuer. » Les officiers riaient aussi à s’en tenir les côtés, et ne s’en excusaient pas : lord Colambre, qui seul avait conservé assez de sang-froid pour être en état d’agir, essaya de dégager l’éperon du colonel, et de débarrasser celui-ci de la chèvre et la chèvre de lui ; il en vint enfin à bout, aux dépens d’une bonne partie de la barbe de la chèvre. L’aigle, cependant, ne désemparait pas ; et pour venger l’outrage fait à son amie, la chèvre, il ouvrait ses ailes et régalait le colonel d’une seconde bouffée, quand le comte O’Halloran entra. L’oiseau, quittant sa proie, vola à terre pour saluer son maître.

Le comte était un vieux militaire de bonne mine. Il revenait de la pêche, et, dans son accoutrement de pêcheur, il s’avança vers lady Dashfort et ses autres hôtes, avec un mélange, dans ses manières, d’aisance militaire et de la dignité