Page:Edgeworth - L Absent tome 2.djvu/153

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Il vit, il reconnut cette vérité ; mais il ne la sentit pas aussi vivement qu’il l’aurait sentie quelque temps auparavant. Ses vues, ses plans étaient changés : il avait précédemment la perspective de se marier et de s’établir en Irlande, et tout, dans ce pays, devenait intéressant pour lui ; mais depuis qu’il s’était interdit de songer à une union avec miss Nugent, il était sans but, et son âme avait perdu son ressort. Il n’était pas assez calme pour s’occuper du bien public ; ses pensées étaient absorbées par ce qui le concernait particulièrement. Il savait, il se le répétait, qu’il était de son devoir de visiter ses terres et celles de son père, de s’assurer de la condition de ses tenanciers ; il désirait remplir ce devoir, mais il ne lui semblait plus facile et agréable, car l’espérance et l’amour n’embellissaient plus son avenir.

Afin de pouvoir mieux observer que