Page:Edgeworth - L Absent tome 2.djvu/28

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état ; mais du moment qu’un marchand de Dublin, de l’espèce que nous décrivons, a gagné quelques centaines de livres sterling, il se donne un gig, et sa tête n’est plus dans son comptoir, elle est dans sa voiture ; et s’il arrive à posséder quelque milliers de livres sterling, il achète ou bâtit une maison de campagne ; et dès lors sa tête, son cœur, son âme, sont dans sa maison de campagne ; il ne reste dans sa boutique, et pour ses pratiques, que son corps.

Tandis qu’il gagne de l’argent, sa femme, ou plutôt sa dame, dépense hors de la ville le double de ce qu’il gagne en ville. Que, par cette expression, maison de campagne, on ne se figure pas une de ces petites maisons modestes, dans lesquelles un marchand de Londres bien étoffé, après avoir travaillé durant vingt-cinq ou trente ans, se permet d’aller se reposer le septième jour de la semaine,