Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/113

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clin-d’œil. Puis s’acrochant à la crinière de son cheval il se laissa pendre jusqu’à terre pour s’emparer de la bride qui étoit sous les pieds du cheval voisin. — Il se redresse et d’un air fier regarde le cocher qui, tourné vers mes gens, sembloit leur dire : Soyez tranquilles, tout ira bien. » En vain le grave valet de chambre et le cuisinier crioient, accabloient d’injures et de reproches le pauvre Paddy. L’esprit et l’adresse étoient de son côté. Il repoussa avec une gaîté comique tout ce qui fut dit contre sa chaise, ses chevaux, son pays et lui-même, jusqu’à ce que ses deux adversaires confondus et réduits au silence, fussent enterrés dans la paille et dans l’obscurité. Paddy, d’un ton de voix triomphant, crie à mes postillons : « Partez-donc, n’encombrez pas davantage le chemin. »