Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/139

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choqué de la froideur avec laquelle je l’avois reçu, et de l’ennui que me procuroit sa présence, il demanda paisiblement son cheval, me souhaita le bon jour et partit.

Depuis ce moment la cour de mon château fut constamment remplie d’une foule de rustiques solliciteurs qui venoient tous pour avoir l’honneur de saluer milord. Dans les attitudes les plus nonchalantes, et plus patiens que de vrais courtisans, ils alloient et venoient sous mes fenêtres, tâchant d’obtenir un coup-d’œil, en attendant le moment fortuné où ils pourroient être admis à mon audience. Je m’étois promis le plaisir de monter à cheval et de faire le tour de mes domaines ; cela me fut impossible ; je n’étois plus le maître ni de mon temps ni de ma volonté.